mardi 26 février 2013

Adaptabilité Quand tu nous tiens…

Ce matin, je suis arrivé dans une salle de travail qui était vide. Pas de table, pas de chaise, et un ordinateur qui n'avait pas de souris. Oui, ce matin mon atelier été vidé pour cause de comité de direction, qui aura lieu demain.

Bien sûr, on me demande de m'adapter. Demandez à un maçon de s'adapter sans brique et sans ciment.

Évidemment la colère s'installe en moi. Mais le chef n'est pas là. Le chef est en retard. Le chef n'a pas prévenu. Les résidents me questionnent:
- On fait quoi l'Educ aujourd'hui ?
-Je ne sais pas Paulette, aujourd'hui, on n'a pas de salle. Pas d'ordi. Je ne sais pas…

De grosses larmes me montent aux yeux je m'isole pour ne pas qu'ils me voient. J'essuis mes larmes, devant tant d'ingratitude envers ces personnes déjà en difficulté. Une part de moi continue de penser que ce n'est que de l'incompétence.
Je sors les jeux que ma collègue utilisent pour leur faire comprendre les règles routières, les règles de vie, les règles de jeu.
Mais je tiens bon. Je ne travaillerais pas aujourd'hui, puisqu'on ne m'en donne pas les moyens.

10 minutes plus tard le chef fait irruption dans ma salle, avec une souris que j'ai déjà testé sur  l'ordinateur. Je sais qu'elle n'a pas de port USB, donc par conséquent qu'elle ne peut pas aller sur cet  ordinateur. Mais je la laisse Galerer.

Il revient vers moi avec sa souris inadaptée pour me parler. Je ne bouge pas d'un pouce et continue mon jeu avec les résidents.

« L'Educ, s'il n'y a pas de souris, c'est que je lai donnée à la secrétaire qui en avait  besoin. Et si tu n'as pas de table, c'est par ce que il est y a les la direction qui vient demain. Il y'a des priorités. »

Je lève enfin les yeux vers lui et je lui répond : « Ma priorité à moi c'est qu'ils travaillent. Mais visiblement on n'a pas les mêmes priorités. »


Je vais passer ma journée à faire des jeux, à les occuper, pendant qu'on fera une belle structure pour les directeurs. Aujourd'hui, on a bien nettoyé la vitrine en n'oubliant juste de changer le contenu des marchandises à l'intérieur.

Demain, nous serons 25 dans deux salles, à s'occuper, à manger, à faire notre possible pour ne pas les déranger.

Demain, je serai bergères.





4 commentaires:

  1. pfuuu il faisait quoi ton chef avant d'être chef dans le handicap ? il sortait tout droit de son école de chef, sans passer par la case éduc ou terrain!! punaise ca me bouffe ca, comment veux tu bosser si on t'en donne pas un peu les moyens!! le paraitre, toujours le paraitre!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mon chef a gravit les échelons par sympathie... Sur le terrain mais en faisant les bonnes alliances.... Voilà pourquoi je ne serais jamais chef...

      Supprimer
    2. Dis donc Djoul tu voudrais pas aussi participer à ce blog en parlant de ton experience d'éduc?

      Supprimer
  2. ca fait vraiment peur ce que tu racontes ici. Je suis vraiment un bisounours, j'aurai jamais imaginé qu'on puisse à ce point se fiche des gens dont on est censé prendre soin... Mais qu'est ce qu'il fout là ce "chef"....
    Courage pour le boulot, je comprends que plein d'éduc spé soient démotivés avec des directions pareilles....

    RépondreSupprimer