vendredi 15 mars 2013

L'assistance sexuelle... Pour ou contre...

 Avant de commencer et qu'on ne me prête des attentions qui ne sont pas les miennes, je tiens à vous dire que je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire.... Vous trouverez une somme de question que je me pose sur le débat, et qui m'empêche de dire oui, sans réfléchir...

Ce soir, je discutais tranquillement, sur face de bouc quand je vois passer un statut qui m'interpelle...

Un des sujets de ce soir: "Faut-il autoriser l'assistanat sexuel aux personnes handicapées?" Je ne comprends même pas qu'on puisse poser une telle question!!
 
Et bien moi, j'ai pleins de choses à dire sur le sujet! Et je trouve que justement il y a pleins de questions à poser. D'abord l'assistance sexuelle, toute assistance sexuelle qu'elle est, arrêtons de nous cacher derrière notre gros pouce, ce n'est ni plus ni moins que de la prostitution légale. Alors certes, c'est pour la bonne cause mais la servitude d'un être pour pour un autre, moi ça me pose quand même question, tout handicapé qu'il est.

Oui je suis un peu bonne mère la morale, mais il est quand même question de sous contre un acte sexuel.

Et puis il y a une question de sous.  Soyons cru mais entrons dans le sujet. Le prix d'un acte sexuel tarifé (oui, une pass, en vrai soyons pas bégueule hein!), si on ne compte pas les escortes c'est environ 80 euros. Quand tu sais que les AAH sont de 780 euros, bah va falloir les sortir les 80 euros pour ton assistante sexuelle. Alors quoi? On va le faire rembourser par la sécu???

Donc si tu es handicapé physique, ayant touché un joli héritage, tu peux te payer une pute sinon tu es bien gentil, tu prends ta main gauche et tu patientes...

Encore une fois, ce qui me dérange le plus ce n'est pas le fait qu'on réfléchisse sur comment offrir une sexualité aux personnes handicapés mais comment leur donner accès à l'amour (Sainte Bernadette sort de ce corps...)

Je comprend bien que la frustration, l'enfermement c'est terrible, j'en suis témoins tous les jours. Mais les "condamner" à cette sexualité, en présupposant que personne ne pourra les aimer suffisamment à cause de leur handicap, je trouve ça encore plus insultant. Et en plus comme on n'est même pas capable de reconnaitre que nous sommes les vrais coupables dans cette affaire. Parce si on en arrive là, c'est aussi parce que le désir sexuel ne peut se faire dans notre société que sur un corps valide et désirable. Alors un corps incomplet, moche, atrophié, on se dit "il y a bien une nana qui va vouloir le faire contre de l'argent...", parce que nous, on ne se verrait pas aimé un corps ainsi fait.

On se pose là, en être ouvert et tolérant, donnant droit à untel de coucher avec Simone contre de l'argent, parce que nous, femmes savantes, nous n'avons pas le courage de désirer ces hommes. 

Aujourd'hui, si ces hommes réclament un acte sexuel tarifé, c'est parce qu'il vivent dans une misère amoureuse donc sexuelle. Parce ce que rien n'est mis en place pour aider, favoriser les rencontres et les amours de ceux qui vivent l'enfermement... 


Commençons par les regarder comme des hommes désirables et indifférents des valides. Commençons par nous intéresser à leur vie, leur pensées, leur désir avant de prendre nos mines dégoutés devant ces corps meurtris et abimés. Commençons par aller les voir, les rencontrer, les trouver cons, formidables, détestables, charmant ou mufles. Et arrêtons de donner des leçons tout autour de nous alors que nous provoquons chaque jours des situations qui créé la misère humaine.

Et c'est mon pavé très en avance pour la mère Cane...






 

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